<%@LANGUAGE="VBSCRIPT" CODEPAGE="65001"%> site amelanchier.fr

bandeau

 

 

Plaidoyer pour un autre paradigme du vivant et de son évolution

(se libérer du darwinisme)

Le monde vivant et la science contemporaine.

Le néodarwinisme, paradigme impérial de la biologie

Le darwinisme a évolué depuis la première édition de « L’Origine des espèces » de Darwin. Le néodarwinisme est sa version actuelle. C’est le cadre obligatoire de la pensée « correcte » en biologie. Le mot impérial souligne le caractère dominateur de ce paradigme triomphant devenu dogme intouchable et le pose comme résultat d’un rapport de forces entre une majorité et une minorité de scientifiques. Mais ce triomphe résulte aussi de sérieuses inerties épistémologiques :

a) Dans l'histoire des sciences, c’est avec Darwin que l’idée d’évolution du vivant a triomphé, ce qui a lié durablement mais abusivement l’évolution et le darwinisme, qui n'est et n'a jamais été qu'une théorie de l'évolution parmi d'autres ;

b) Il n’est pas nécessaire qu’un modèle théorique soit « vrai » pour fonctionner efficacement (exemple : la physique classique). Comme le darwinisme peut intégrer de nombreuses données biologiques, cela entretient l'illusion que sa validité est confirmée par les faits ;

c) Persistance dans la plupart des sciences d'un matérialisme mécaniste dépassé, associé à une chaîne de croyances liées à l’efficacité pratique de la pensée analytique et aux succès de la physique classique. Le mot croyance est là pour souligner que ce ne sont que des hypothèses de travail, des paris sur la nature du réel. Et au moins les quatre premières hypothèses sont sérieusement affaiblies par l'avancée du savoir scientifique orthodoxe :

1 - croyance en une réalité objective indépendante de l’observateur,

2 - croyance que l’univers fonctionne comme une machine avec des "mécanismes",

3 - croyance en la séparabilité (monde fait de particules et de systèmes isolées interagissant par des forces qui décroissent avec la distance),

4 - croyance que le tout peut se réduire à la somme de ses parties (réductionnisme),

5 - croyance en l’autosuffisance de l’univers matériel : négation, se voudrait-elle purement méthodologique, de toute dimension spirituelle et, a fortiori, du caractère concrètement opératif des réalités métaphysiques, qui sont ravalées au rang de fantômes sans consistance et "d'additions inutiles" étrangères à la réalité.

b) La communauté scientifique a horreur du vide paradigmatique : un paradigme ne peut être abandonné que si un autre peut prendre sa place. Mais il n'existe pas de paradigme de rechange qui ne fasse appel qu'à des causes matérielles. On ne peut abolir que ce qu'on peut remplacer (et ceci est vrai dans bien d'autres domaines que les sciences).

Comment le néodarwinisme explique-t-il l’évolution ?

Au sein de chaque espèce, il n’existe pas deux individus semblables. Génomes et phénotypes sont variables et le sont de manière uniquement aléatoire. Cette variabilité des êtres vivants étant confrontée aux contraintes de l’existence, les moins adaptés sont éliminés, un tri s'opère spontanément : c'est la fameuse "sélection naturelle". Certains variants deviennent plus fréquents que d’autres au sein des populations de chaque espèce. Il en résulte à la longue l’évolution, c’est-à-dire une descendance avec modification héréditaire.

« La variation fortuite est bien la matière première du changement, mais la sélection naturelle parvient à concevoir des organes efficaces en rejetant la plupart des variantes tout en acceptant et en accumulant celles qui améliorent l’adaptation à l’environnement local »

Ce mécanisme « variations contingentes sélectionnées par une nécessité aveugle » expliquerait tout le processus évolutif, c’est-à-dire toutes les innovations de l’évolution :

* l’apparition de la vie,

* la variation génétique et phénotypique au sein de chaque espèce,

* la spéciation (= apparition de nouvelles espèces, ou "microévolution")

* l’apparition de nouveaux organes et de nouveaux « plans » d’organisation ("macroévolution").

La « sélection naturelle » sanctionnant a posteriori, la seule puissance créatrice possible serait donc le hasard : nous serions sortis du néant par une suite de milliards d’heureux coups de dés tout au long des temps géologiques.

Jacques Monod en tira les ultimes (et calamiteuses) conséquences dans Le hasard et la nécessité :

« L’ancienne alliance est rompue : l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers 

d’où il a émergé par hasard. ».

Ce concept de "hasard" n'est qu'une des illusions de la mentalité moderne. Et prétendre que la sélection naturelle serait le facteur anti-hasard de la doctrine est au fond une imposture, non seulement parce que cette sélection est aveugle, mais encore parce quelle est largement contingente, fluctuante. Stephen Jay Gould soulignait le rôle de la chance dans la survie des lignées, indépendamment de toute considération adaptative.

La sélection naturelle, censée être le moteur de l'évolution, joue-t-elle dans la nature un rôle analogue à celui que la sélection artificielle joue avec les espèces domestiquées ? Non, pour au moins trois raisons essentielles :

a) la sélection artificielle ne sort pas du cadre de l'espèce (dans la majorité des cas, il y a des exceptions) : toutes les races de chiens, de chats, de chevaux, de pigeons, etc. sont toujours interfécondes, ce sont toujours des chiens, des chats, etc. La belle évolution que voilà !

b) la génétique : sauf exceptions, les espèces sauvages sont génétiquement riches, tandis que les races des espèces domestiques sont génétiquement très appauvries. La sélection artificielle crée par appauvrissement, la nature, elle, crée de la richesse génétique.

c) la finalité : le darwinisme se veut anti-finaliste. La sélection naturelle darwinienne est aveugle et sans but. La sélection artificielle est orientée en vue de certains objectifs, elle est finalisée.

Faire jouer à la sélection naturelle un rôle créateur analogue à celui de la sélection artificielle est une plaisanterie. La sélection naturelle existe, mais elle ne peut être le moteur de l'évolution créatrice.

Voici une des grandes impostures épistémologiques de la pensée moderne : la vie (le summum de l’organisation, de la fluidité structurée, de la complexité !) serait engendrée de manière entièrement aveugle par le chaos… je ne peux m’empêcher de jubiler en pensant à l'hilarité des étudiants du futur quand on leur enseignera le darwinisme en histoire des sciences !

Quelle est la problématique de l’évolution ?

1 L’apparition des premières cellules vivantes à partir des macromolécules

La question de l’origine de la vie porte une très forte charge émotionnelle et symbolique. Toute trace fossile de cet « heureux évènement » étant impossible à trouver, on nous propose des scénarios invérifiables expérimentalement, situation très fâcheuse pour la science orthodoxe d'après ses propres "règles du jeu", mais acceptée car pour fonder son autorité, il fallait nécessairement que le matérialisme scientifique nous livre un mythe de remplacement.

L'ADN code les protéines (et il est même censé, selon le dogme génétique actuel, coder toutes les caractéristiques d'un être vivant - nous n'en sommes pas convaincu, mais admettons). Pour accomplir ce fabuleux ballet moléculaire, les cellules mettent en action toute une batterie de protéines spécialisées qui sont elles-mêmes codées dans l'ADN. Comment la boucle a-t-elle bien pu se boucler jadis ? Variations aléatoires sélectionnées ? Foutaise. Un abîme sépare un mélange de  molécules organiques soumises seulement à des interactions chimiques et la cellule vivante la plus simple, dont le degré de complexité fonctionnelle, de coordination et de rétroaction des processus défie la pensée analytique. Une cellule ne peut être partiellement « en état de marche », soit elle vit, elle a un métabolisme cohérent et elle peut se reproduire, soit elle n'est pas vivante, aucun gradualisme n'est possible, il ne peut y avoir qu’un bond, mais quel bond !

Si les chercheurs accordent crédit aux pauvres modèles théoriques proposés par le néodarwinisme pour expliquer cette phénoménale et géniale innovation de la nature, c’est sans doute à la fois faute d’hypothèse alternative et par peur inavouée devant les implications métaphysiques implicites du problème.

2 - La réalité du fait même de l’évolution comme processus sur le long terme de métamorphose des espèces et d’apparition de nouveaux « plans » d’organisation

Ce point est absolument hors de doute et dans l’histoire des sciences cela restera un acquis à mettre au crédit du matérialisme scientifique, au crédit de Lamarck et de Darwin.

Mieux encore, l’évolution a laissé derrière elle un échantillonnage partiel de ses inventions à travers les temps géologiques : les fossiles. Leur témoignage parle avec éloquence de la succession des espèces et des phylums, ce qui nous conduit au point suivant.

3 - Le déroulement historique de l’évolution

On tente de s’en approcher par des arbres aujourd’hui appelés cladogrammes, qui sont des tentatives de réponse à la question « qui est plus proche parent de qui ? ». Toute classification « naturelle » d’un groupe vivant tente de rendre compte, sinon de son histoire évolutive, inaccessible du fait des lacunes des archives fossiles, du moins du degré de parenté de ses composants connus. Cette reconstitution s’appuie sur l’étude des organismes actuels et fossiles.

4 - Les processus expliquant l’évolution

C’est au niveau de la spéciation (microévolution) que le néodarwinisme semble fonctionner assez bien (ce qui ne prouve pas que ce modèle soit « vrai », cf. la mécanique classique !). Mais il est inopérant pour expliquer la macroévolution (l’apparition des taxons de rang supérieur à l’espèce), bien que ses partisans affirment le contraire, les gènes homéobox leur donnant un semblant d'explication.

Quel que soit le phénomène biologique invoqué, le discours darwinien trouve toujours une explication conforme à la doctrine, justifiée par un discours ou par des courbes mathématiques habilement calibrées sur mesure après coup pour coller aux faits. Le darwinisme « explique » tout, symptôme qui devrait au moins mettre la puce à l'oreille de nos rationalistes pointilleux. Mais cela ne les inquiète pas, puisque c'est conforme à leurs croyances ! La scholastique elle aussi avait réponse à tout : les dogmes changent, la mentalité de nos clercs demeure. Le dogmatisme athée de nos rationalistes vaut bien celui des théologiens et relève des mêmes ressorts psychologiques et souvent des mêmes méthodes de combat où tous les coups sont permis, les bûchers en moins.

Et pour mieux faire triompher la théorie, il faut absolument nier toute direction à toute branche de l’évolution, ce qui suppose une certaine subtilité pour réinterpréter ou nier les faits, mais les darwiniens sont subtils et très documentés !

Malgré des avancées considérables, on est encore très loin de savoir comment est organisé le génome ni comment, en interaction avec ce dernier, un organisme s’édifie et fonctionne. « Tels gènes commandent la formation de l’aile de la mouche ». Peut-être, mais comment ? Entre le couple gène-protéine au départ et à l'arrivée par exemple l’aile d’un insecte, structure qui a une forme macroscopique précise propre à chaque espèce, nous avons un vide conceptuel absolu ! La forme des êtres vivants est le grand impensé de la biologie (que n’a aucunement comblé la découverte des gènes homéobox). Comment prétendre expliquer l’évolution créatrice des systèmes vivants, alors que nous ne comprenons pas ce point fondamental ?

De plus, réduire le vivant à son seul substrat physico-chimique est une démarche réductionniste que même le matérialisme dans sa version émergentiste conteste.

Il faut dissocier ce qui, pour des raisons historiques, est abusivement fusionné : la notion d’évolution du vivant (un processus historique attesté par les fossiles et par la classification des espèces) des variantes actuelles de la théorie néodarwinienne (qui sont censées expliquer ce processus).

L’évolution du vivant n’a pas aujourd’hui d’explication scientifique !

La science en a seulement établi la réalité et certaines modalités, ce qui est déjà beaucoup. Le cœur de la question n’a même pas encore été effleuré par la biologie, et c’est d’ailleurs absolument impossible dans un cadre épistémologique matérialiste, même non réductionniste. C'est comme faire de l'histoire de la peinture en ignorant qu'il y a des artistes et en se bornant à faire l'analyse des couleurs en laboratoire... ou étudier la littérature en faisant l'analyse chimique de l'encre et du papier... ce qu'on trouve n'est pas faux mais on passe à côté de l'essentiel...

Les évolutionnistes non darwiniens

Le darwinisme domine la biologie, mais il ne fait pas l’unanimité des évolutionnistes. Il est contesté de diverses manières par une large minorité de biologistes, qui sont dédaignés ou attaqués avec violence par les darwiniens. Mais ils existent et ils sont fermement évolutionnistes, on ne peut sans imposture les accuser de créationnisme !

La guerre du créationnisme et du darwinisme

Le créationnisme nie la dimension historique, évolutive du monde manifesté, auquel il prête une stabilité illusoire. Il repose sur une lecture au premier degré (donc passant complètement à côté de sa substance profonde) de l’ancien Testament : le monde et tous ses habitants créés par Dieu tel qu’il sont aujourd'hui !

Le créationnisme, « vérité » religieuse d’hier, et le néodarwinisme, « vérité » scientifique d’aujourd’hui, sont deux folies qui s’affrontent en une bataille de psychorigides où le paradigme dont nous avons besoin pour ouvrir la porte du futur n'a aps sa place.

Il ne faudrait pas, en ces temps de crise des valeurs et de remontée du fanatisme religieux (dues à la faillite du monde moderne), que la chute inéluctable des erreurs actuelles ne nous fasse régresser à celles d’hier.

L'unité du monde vivant

Le darwinisme a eu le mérite de nous libérer de notre illusion d’être absolument à part des autres espèces et de mettre en relief l'unité du monde vivant (ce qui a porté un coup salutaire à notre vanité et a souligné notre proximité et notre solidarité de facto avec tout le monde vivant), mais cela a été fait en dévaluant l’humain de ce qui est essentiel en lui et en dévaluant tout le monde vivant avec lui.