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Quelques pistes vers un nouveau paradigme

« Cherchons comme ceux qui doivent trouver, trouvons comme ceux qui doivent chercher encore »

Ne pas confondre religieux et spirituel !

- le spirituel est au religieux ce que les fruits frais sont aux confitures

- dit autrement : le religieux est au spirituel ce qu'un fossile est à l'être vivant qu'il a été au départ

- dit autrement : le religieux est la dogmatisation et la trahison de l'enseignement d'un maître spirituel majeur, comme il en apparaît de temps en temps au cours de l'histoire

Matérialisme et pensée moderne

La vie intellectuelle en Occident a fait avec la modernité l’économie du spirituel et du métaphysique, qui ont été rejetés comme des additions inutiles et arbitraires, étrangères aux réalités de la nature.

Nous posons à l’inverse le matérialisme comme une soustraction inutile et arbitraire,

une mutilation des réalités naturelles réduites à leur seule dimension tangible, vidées de leur ossature spirituelle

Ce manifeste alterscientifique propose quelques pistes pour changer notre regard sur la question du vivant et de son évolution sur notre planète et ailleurs dans l’univers.

Rien de plus navrant que cette naïve arrogance des modernes, qui se figurent être les premiers à comprendre la réalité ! C'était excusable du temps de nos grands-parents, mais plus aujourd'hui.

Nous tenterons non de démontrer, mais de suggérer comment les réalités métaphysiques pourraient interagir avec les réalités physiques. Il ne s’agit ici bien entendu que de quelques hypothèses de travail, dont l’objectif principal est de renverser quelques barrières mentales et d’oser imaginer à quoi pourraient ressembler les paradigmes à venir.

Nous sommes bien conscients que nous sommes encore très loin de pouvoir proposer "clé en mains" un paradigme opérationnel pour mener des tests et des expériences scientifiques, mais nous avons confiance, aucune pensée ne reste isolée et peu à peu quelque chose de radicalement neuf pourra émerger... du nouveau qui sera le retour d'un très ancien cycle, mais d'un niveau plus avancé car enrichi par l'expérience des cycles révolus, dont le nôtre - éternelle spirale du temps !

De toute manière, un esprit honnête doit s'avouer que l'on ne sait plus ce que le mot "réel" veut dire. S'il y a un "Réel" (avec un grand R), il transcende toute conceptualisation : répétons-le, tout paradigme ne peut être qu'une grossière approximation, au mieux un outil heuristique utile, au pire un nouveau voile qui cache le Réel en tentant de s'en approcher.

Un peu d’ontologie (ce qui est relatif à l'Etre)

Le monde spirituel, le monde des noumènes
Concerne « ce qui est à l’intérieur » : c’est le noyau au-delà de l'espace et du temps.
Les noumènes sont les racines des phénomènes. C’est inconnaissable et inconceptualisable.
Les noumènes sont le Réel - le Réel qui est voilé.
Les noumènes sont

Le monde métaphysique
Plans intermédiaires, voilés,
accessibles dans certaines limites à travers nos sens psychiques et nos facultés supramentales.
Par leurs effets dans le monde matériel, sont accessibles indirectement.

Le monde matériel
Exister (= périphérie) vient du latin ex-sistere = « être établi à l’extérieur » : ce qui se manifeste
dans l’espace et le temps.
Les phénomènes sont les réalités (les réalités ne sont pas le Réel)
Les phénomènes existent (ne pas confondre exister et être)

L’Être, l'Un, inclusif, englobe les noumènes et les phénomènes et conjugue ensemble les verbes être et exister. L’Être, intemporel, se manifeste par les êtres spatiotemporels, qui sont des réfractions de L’Être.

Réalité objective, espace et temps sont des illusions

La croyance en une réalité objective qui contiendrait des objets distincts est une illusion, rien n’est séparable de rien, tout est lié : le multiple manifeste l'Un. Les objets distincts n'ont pas plus de réalité "en soi" que n'en a un arc-en-ciel. Réalité objective, objets, espace et temps existent mais ne sont pas, ce ne sont pas des noumènes, mais des phénomènes, des élaborations, des interprétations qui n’ont aucune réalité en dehors de la conscience des êtres impliqués dans notre collective aventure évolutive. Le monde spatio-temporel est une illusion féconde permettant le déploiement de la conscience. Une analogie, grossièrement approximative, peut nous aider à le comprendre : un film enregistré est là tout entier, du début à la fin, mais il faut le projeter sur un écran pendant une certaine durée pour prendre connaissance et conscience de son contenu.

Temporel et intemporel

L’évolution de la vie sur terre est un déploiement intemporel d’une telle richesse qu’il faut plusieurs milliards d’années pour en « projeter le film » dans la temporalité manifestée. L’évolution est, de notre point de vue humain, un phénomène spatio-temporel et, pour la clarté et la simplicité de l’exposé, dans la suite du texte, temps, espace, êtres et objets « distincts » seront considérés comme « réels ».

Monde visible, mondes invisibles et échelle de la réalité

Le monde manifesté ne se limite pas à l’univers physico-chimique spatio-temporel que nous connaissons. Il existe des dimensions phénoménales plus subtiles qui sont tout autant et même davantage « réelles » que celles qui nous sont familières, plus « réelles » car plus proches des noumènes. Contrairement à ce que croit l’Occident depuis plusieurs siècles, être et non-être, réalité et irréalité ne sont pas du type « tout ou rien », zéro ou un, mais prennent toutes les valeurs entre zéro et un : on est plus ou moins proche des noumènes, on est plus ou moins réel, on « est » plus ou moins.

L’univers n’est pas une machine

L’univers n’est pas comme on l’a "paradigmé" depuis plusieurs siècles un immense mécanisme matériel spatio-temporel gouverné par le hasard et soumis à la seule nécessité physico-chimique : cette idée fausse a été féconde, car elle a permis le développement de la science, mais elle atteint ses limites et elle a révélé ses dangers. Le hasard n’existe pas, c’est une illusion, tout advient selon un agencement d'une suprême sagesse cosmique indifférente à nos conceptions étroites du "bien" et du "mal", du "possible" et de "l'impossible"... L’univers est le temple sacré de L’Être infini.

L’univers est un jeu qui intègre une infinité de jeux

L’univers est un rêve qui intègre une infinité de rêves - une visualisation objectivée - pour prendre une image un peu "bateau" : un hologramme...

L’univers est une pensée qui intègre une infinité de pensées

L’univers est un être vivant qui intègre une infinité d’êtres vivants

L'univers est multidimentionnel : d'innombrables dimensions "parallèles" et "superposées" (mots approximatifs, impropres, employés faute de mieux) coexistent - l'univers auquel nous avons accès n'est qu'une dimension de la réalité, parmi une multitude d'autres dimensions : l'univers des physiciens n'est qu'une infime partie du réel...

Le temps linéaire auquel nous croyons être asujettis est une suprême illusion, tout comme les notions d'espace et de distance...

La Vie est une et universelle

La vie se manifeste partout dans l’univers, sur notre planète et en une infinité d’autres endroits, et dans des dimensions « parallèles » existent d’autres réalités, d’autres mondes, cadres d’autres aventures évolutives. Les maîtres mots sont « Unité » et « non dualité » ! Mais pas la non dualité vague et molle d’un chaos ou d’un magma indifférencié, car la vie est différenciation en êtres innombrables, à la fois distincts et inséparables, comme les cellules et les organes d’un même corps cosmique, ayant chacun une fonction. L’univers est une unité dans la pluralité, à travers de nombreuses dimensions qui forment une unité vivante. Les êtres vivants sont l’extension d’un noyau sacré intemporel par lequel tous ont la Vie et sont « informés » : le vivant est de la matière informée d’en haut. Tous les êtres vivants sont sacrés. «La seule chose dont je sois vraiment sûr, c’est que nous sommes de la même étoffe que les autres bêtes ; et si nous avons une âme immortelle, il faut qu’il y en ait une aussi dans les infusoires qui habitent le rectum des grenouilles»  (Jean Rostand, Pensées d’un biologiste). Cet humaniste a souligné une immense vérité en croyant disqualifier toute velléité spirituelle !

Le vivant, du minéral aux étoiles

Le jeu cosmique de la vie ne se limite pas aux organismes biologiques : minéraux et corps célestes sont eux aussi des êtres vivants manifestés selon d’autres logiques, d'autres nécessités, sur d'autres trajectoires. Le vivant au sens large intègre (liste non exhaustive) les minéraux, les virus, les bactéries et les autres formes de vie unicellulaires, les plantes vertes, les animaux et les autres embranchements, les humains, les sages, les planètes, les étoiles, les galaxies, etc…, à l’infini !

Gaia-Sophia, notre terre-mère, est un être vivant

Notre planète ne fait pas exception : comme les autres corps célestes, c'est un être vivant, avec ses dimensions tangibles et spirituelles. Si la terre est corps et Vie, elle est aussi âme et Esprit. Ce que peuvent être les pensées, ce que peuvent être les buts, ce que peuvent être la mémoire et la conscience d'un être qui vit depuis des milliards d'années et qui porte en lui la richesse de tout le processus évolutif d'un monde dépasse notre entendement. L'évolution de la vie sur notre planète n'est pas le fruit d'une loterie absurde, mais l'histoire d'un très grand Être spirituel et une aventure de l'Esprit qui a une signification et des buts cosmiques.

Dialectique du « haut » et du « bas »

Par son noyau divin, la vérité ultime de tout être vivant est le réel nouménal en totalité : chaque être vivant est en même temps tous les autres êtres ! Tous les êtres vivants sont donc solidaires de facto : verticalement, ils ont le même noyau nouménal, et horizontalement, sur le plan phénoménal, ils sont tous reliés et interdépendants par des flux de matière, d’énergie et d’information, tant au sein de la biosphère terrestre que de l’univers entier. Ecologie terrestre et écologie céleste ! Par leur noyau divin, les êtres vivants sont leur propre « créateur » à travers un processus de métamorphose étalé sur des durées prodigieuses. Tous les êtres sont cocréateurs, la « création » est l’œuvre collective de tous les êtres, visages multiples de l'Etre unique. Le monothéisme est en général interprété comme un dualisme radical : Dieu versus Sa création : et si le sens caché du monothéisme était l'Unité de l'Etre, un monisme radical ? Voilà un paradigme qui vaudrait bien le monisme des matérialistes.

Structure « verticale » des êtres vivants

Un être vivant se manifeste par un corps phénoménal visible physico-chimique dont la partie « réelle » est le noyau intemporel nouménal. Entre ces deux extrêmes, se déploie un « centre-vie » où s’expérimentent et sont mémorisées perceptions, émotions, pensées et actions, où émerge une conscience en évolution à travers cette expérience vécue. Entre ce « centre-vie » et le corps, un « corps-énergie » fait le pont : c’est le grand capteur de l’énergie cosmique, le « moule » du corps physique (Sheldrake dirait « sa chréode ». L'image du moule est insuffisante car statique, alors qu'il s'agit de la matrice dynamique d'un système archi-complexe de processus coordonnés). En résumé, se différencient de « haut » en « bas » plusieurs niveaux en une unité vivante :

Noumènes

Noyau  intemporel divin

Esprit

Inconnaissable

Pont

« centre-vie » en évolution  (conscience et mémoire)

Ame

Connaissable

corps-énergie  (force vitale, ou chi, ou prana)

Corps

Phénomènes

corps physique (un ballet hypercomplexe et coordonné de molécules : ce à quoi notre époque voudrait réduire les êtres vivants)

L’Esprit est purement nouménal, le corps est purement phénoménal, entre eux l’échelle du nouménal et du phénoménal est relative : par exemple, le corps-énergie est nouménal par rapport au corps physique, mais phénoménal par rapport à l’âme. De « haut » en « bas », chaque niveau engendre le niveau suivant. Le monde phénoménal et le monde nouménal sont les deux visages de l’Etre infini. Flux de vie et informations circulent dans les deux « sens », de « haut en bas » et de « bas en haut », entre l’éternité et la temporalité. Ce que les monothéistes et les modernes ont qualifié avec dédain d'"animisme" est en réalité la persistence de la perception chez certains peuples d'eune des dimensions sacrées de la vie. L'"inanimisme" moderne est la cause première de la crise écologique actuelle et de la 6e extinction en cours de la biodiversité. On détruit ce qu'on ne respecte pas.

Les « Esprits de la nature »

Il existe des êtres manifestés sur un plan plus subtil mais assez proche du monde qui nous est familier, les « Esprits de la nature » (ou kamis, ou dévas). Ces êtres, qui n’ont pas de corps densifiés, mais un corps-énergie, jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des corps denses et subtils des minéraux, des plantes et des animaux, dont ils sont en un sens la "substance" même. Si la physique et la biologie de demain veulent appréhender des réalités plus vastes et mieux comprendre ce que sont la matière, le vivant et son évolution, il faudra tenir compte de la place qui est la leur dans la nature visible et invisible. Ce sont des « ponts » entre les dimensions animiques et spirituelles et le monde des formes manifestées. Ce sont des « convertisseurs de noumènes en phénomènes ».  Ils expérimentent une forme d’évolution de la conscience qui est très différente de notre aventure évolutive, tout en lui étant très étroitement associée.

Ces êtres sont les agents d'action des lois cosmiques et les plus "hauts" d'entre eux sont ces lois cosmiques elles-mêmes (si toutefois les mots peuvent approcher sans les trahir des réalités aussi sublimes)

Ce qui est pour nous le monde matériel où nous vivons résulterait donc de l'interaction entre deux types de réalité :

1 - les énergies et l'information que les dévas mettent en mouvement avec la plus haute science et le plus grand amour

2 - la conscience collective et les capacités de visualisation de l'ensemble des être humains depuis des millénaires

La résultante de cette interaction est un vaste "film en trois dimensions" que nous pensons être la réalité matérielle qui nous entoure. Si un des deux composants est modifié, la résultante est modifiée.

Ce qui est à notre portée, c'est de changer notre conscience. Et ho surprise, à une conscience humaine nouvelle apparaît un monde matériel nouveau, avec d'autres lois physiques auparavant inaccessibles. C'est ce dont la vie de tous les plus grands sages porte témoignage...

La conscience et l’évolution cosmique

La conscience est ce qui émerge de l’interaction des phénomènes et des noumènes, des interactions de l’Être avec les êtres et des êtres entre eux. Tout être vivant est un livre d’histoire, tout être vivant est une mémoire. Tout être vivant dont la conscience lentement grandit, mûrit à travers l’expérience vécue dans une dimension manifestée, a besoin d’un corps aux possibilités adaptées au niveau qu’il a atteint sur sa ligne évolutive et aux expériences qu’il est susceptible de et doit vivre pour « grandir » encore.

L’évolution biologique

Une espèce vivante est à la fois une mémoire et un projet, c'est un espace de variation génétique, morphologique, physiologique, éthologique, écologique, géographique, etc, qui permet de vivre une certaine « gamme » d’expériences et d’explorer une certaine « gamme » de la conscience : une très large variabilité est possible dans ce cadre, mais contenue au sein de certaines limites. La vie est plastique et adaptative et au-delà des limites qui définissent une espèce, elle passe à une autre espèce. Au-delà des limites (plus larges) d’un plan d’organisation, elle passe à un autre plan d’organisation. Au sein d’un phylum, la tendance à aller vers un nouveau plan d’organisation se manifeste pendant toute une période chez diverses espèces, dans diverses populations, en divers endroits du globe : ce qui est créatif dans le vivant n’est pas limité spatialement, sinon par la nécessité de se manifester concrètement dans le temps et l’espace. La conscience et l'intelligence en évolution, limitées, imparfaites, font appel à leur propre verticalité informative illimitée pour créer des solutions nouvelles. Et les espèces vivantes évoluent...

L’évolution de la conscience, « moteur caché » de l’évolution biologique

L’évolution est le mode d’être de la Vie cosmique. Les corps évoluent parce que les consciences dont ils sont les manifestations évoluent. Dialectiquement, le corps est à la fois la projection de la conscience dans la densité et ce qui permet à cette conscience de se manifester et de se transformer à travers l’expérience vécue dans ce corps. C’est vrai depuis le règne minéral jusqu’à la première cellule vivante et de celle-ci jusqu’aux êtres les plus doués par leur vie émotionnelle, leur intelligence, leur conscience, leurs interactions avec leurs semblables et le monde : Oiseaux (Perroquets, Rapaces, Corvidés, etc.) et Mammifères (Eléphants, Equidés, Félidés, Ours, Canidés, Primates, etc.), etc. Avec les Cétacés et les Homininés (les Primates qui marchent debout), la conscience a franchi de nouveaux portails (il est limitatif de considérer les Cétacés comme des animaux, ce sont des êtres raisonnables et d’une vie émotionnelle, sociale et éthique très développée). Ce que peuvent être la conscience de notre mère la terre, de notre soleil ou de notre galaxie dépasse notre entendement humain !

Principe « anthropique » ou principe de « consciensogénèse » ?

L’évolution cosmique, processus génialement créatif, est la gestation/parturition permanente de la conscience. Si l’on affirme que les propriétés de l’univers semblent être « calibrées » pour que l’apparition de l’homme y soit possible, c’est vrai si l’ont dit en même temps qu’elles le sont aussi pour le chêne, le carabe doré ou la baleine bleue ! Le terme même de principe « anthropique » est mal choisi (c'est même révélateur de notre égocentrisme) parce que l’Homo sapiens n’est pas le seul être intelligent et conscient de l’univers, ni même de la planète terre. Il existe une infinité d’autres « branches » évolutives que celle qui passe par l’état humain pour que se déploient toutes les belles qualités que la vie fait fleurir. Nous ne sommes, sur notre trajectoire évolutive, qu’à un étage de l’escalier de la conscience et des niveaux plus élevés nous attendent, que d’autres ont franchi avant nous (quelques-uns sont connus, comme Akhenaton, Confucius, Bouddha, Jésus, Mahomet…).

Il y a des finalités cosmiques dont nous pouvons percevoir certains effets, même si elles dépassent notre conscience actuelle. Et le temps linéaire n'est qu'une illusion de perspective sans réalité en soi, ce qui nous montre les limites de notre concept de finalité, que nous envisageons d'une manière humaine trop humaine.

Parabole des aveugles et de la lumière

Sur une planète d’une lointaine galaxie, la vie est apparue et une humanité a édifié une civilisation dite « avancée ». A la suite d’un accident évolutif survenu voici de nombreux millénaires, les êtres humains sont devenus aveugles, et cette infirmité remonte à si longtemps que, l'oubli aidant, ils en sont venus à croire que c'est leur état naturel. On raconte aux enfants d’antiques légendes sur la lumière et la vue, mais les scientifiques, l’intelligentsia et les gens respectables n’y accordent aucun crédit. Une poignée d’ésotéristes marginaux qui sont la risée des gens sérieux y croient et perpétuent les fragments d’un savoir perdu. Chaque credo religieux affirme que son prophète est le seul à avoir contemplé la lumière. A partir de leurs textes sacrés, des générations de théologiens ont construits des dogmes qui traitent de la lumière, à laquelle seule la foi peut donner accès. Nombre de croyants et de prêtres pensent que les textes sacrés sont des paraboles purement symboliques et ont une portée essentiellement morale. Une partie de l’humanité nie la réalité même de la lumière, tandis que certains fanatiques religieux tuent pour imposer leur conception d’une lumière qu’ils n’ont jamais vue et dont ils ne savent rien eux non plus. Une poignée de chercheurs scientifiques hérétiques, exclus des institutions et privés de crédits, à la suite de certaines expériences que les revues cotées ont refusé de publier et en méditant sur l’insuffisance des théories orthodoxes, sont arrivés à la conclusion que l’existence de la lumière est une hypothèse à envisager : nombre de phénomènes physiques et biologiques seraient explicables par ce paradigme. Ils sont taxés de fraude et d’imposture intellectuelle et dénoncés haineusement par les chercheurs en place qui les accusent « d’intrusion lumineuse en science ». Aux marges de la civilisation, vivent des peuplades « primitives » dont les initiés ont conservé la faculté de voir. Ce que racontent ces indigènes est tenu par les anthropologues pour des mythes auxquels ils trouvent toutes sortes de savantes explications. Au sein de la civilisation même, une minorité de personnes commence à retrouver la vue. Certes, elles demeurent amblyopes, elles ne voient encore que fort mal et par intermittence. Mais cela a suffi à bouleverser leur conception du monde, leurs valeurs et leur vie. Face à une énorme pression sociale et à des campagnes de calomnies habilement orchestrées (on les accuse de se regrouper dans des organisations criminelles), elles hésitent parfois à croire à ce qui leur est arrivé, elles doutent d’elles-mêmes, elles se sentent coupables et isolées, elles ignorent à quel point elles sont déjà nombreuses. Elles deviennent peu à peu plus sûres d’elles-mêmes et plus audacieuses. Certaines personnes ont déjà intégralement retrouvé la vue : ce sont les catalyseurs de la guérison future de tous. Et les scientifiques hérétiques commencent à les rencontrer et parfois même à retrouver la vue eux-mêmes. La civilisation est à l’aube d’une mutation des consciences qui ouvrira les portes d’un monde nouveau.

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